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En pensant à la mort (1943) |
Autoportrait au petit singe (1938) |
Autoportrait au petit singe (1945) |
AutobiograVie
Frida Kahlo a fait des autoportraits une grande partie de son existence, elle y a peint sa réalité, sa souffrance, son environnement.
Dans cette série, peinte vers 1940, l’artiste se met en scène, avec des animaux, qu’elle affectionne particulièrement, au milieu de l’abondante végétation du Mexique.
Nature et descendance…
Toute sa vie, Frida sera entourée d’animaux. Elle les considère comme faisant partie intégrante de sa famille (à méditer). Elle a notamment vécu avec des singes, des perroquets, un faon, des chiens … et, on la voit souvent, sur des photos, en compagnie de ses nombreux amis à plumes ou à poils. Symboliquement, ses animaux seraient la représentation des enfants qu’elle na pu avoir.
Sur la majeure partie de ces portraits, Frida Kahlo pose le visage de trois-quarts, avec son buste coupé au niveau des épaules. On y retrouve ce regard, si caractéristique, distant et solennel. La nature foisonnante, qui sera omniprésente dans la vie de Frida, sert de décor à son visage impassible.
A la loupe
Dans 2 tableaux, on peut voir un petit singe araignée (qu’elle appela Fulang Shang), que l’on retrouvera sur de nombreuses toiles de l’artiste de cette période.
Son nom espagnol, « changuito », appartient à la langue argotique que Frida employait sans vergogne dans sa conversation et ses lettres. S’agit- il d’un « nahual », le double animal et totémique de Frida, selon les anciennes croyances aztèques ? Discrètement accroché à l’épaule du peintre comme un génie protecteur, le changuito braque en effet sur le spectateur le même regard noir et sévère (malicieux) que sa maîtresse.
De même, sur une autre oeuvre, on peut voir 2 chiens. Ces chiens Itzcuintli appartiennent à une race mexicaine très ancienne. Selon la légende, le dieu aztèque Xolotl l’aurait offert en cadeau à l’humanité pour la guider dans le monde de la Mort. Un symbole que Frida ne pouvait manquer d’apprécier ! (extrais des textes du musée l’Orangerie)
Au delà du contexte historique et autobiographique de cette œuvre, elle m’a attirée. j’établis un lien avec. Cet autoportrait au petit singe me regarde vraiment !!! Frida me fixe, me scrute avec l’intensité de son regard.
Sur ce tableau, je remarque un grand souci du détail, qui se retrouve dans la coiffure, les vêtements, la peau, les lèvres. La végétation est riche et méticuleuse.
En approchant encore plus de la toile, je remarque qu’une myriade de petits grains apparaît sous la peinture. Ca m’émeut. Je pense fort à elle. Je l’imagine en train de peindre. Ca me fait rire en même temps. J’élabore des scénarios. Y avait-il du vent chargé de graines ou sable, alors qu’elle était le pinceau à la main ? A-t-elle mangé trop près de son tableau encore frais ? Et je trouve du coup que ces petites aspérités granuleuses rendent le portrait encore plus vivant. Ce qui aurait pu être un défaut, donne encore plus de vie à cette peinture.
Et pour finir …
Mais, au delà de son univers, ici esquissé, il reste tant d’interrogations.
Que signifie ce regard pénétrant ?
Et cette mèche de cheveux vert, comment s’interprète t-elle ?
Quid de ce cordon, autour du cou du singe, qui partage l’intimité de Frida ?
C’est aussi ça la magie de l’art. Un instant peut être perpétuel… (à suivre)